Or : Un début de semaine euphorique

Et c’est une euphorie que le marché aurifère doit essentiellement au rouge unanime qui marque actuellement la performance de la totalité des marchés européens et américains. L’or débute cette nouvelle semaine boursière sur une note particulièrement haussière, navigant au bord du palier des 1 300 dollars l’once, ce qui constitue un cumul de gains d’environ 50 dollars en moins de 10 jours.

Les marchés européens avaient connu une séance difficile, à la fin de la semaine dernière, chutant dans une réaction de chaîne massive à la « piètre » série d’indices économiques américains. La nouvelle la plus marquante de ce bilan morose demeure probablement le rapport publié, jeudi dernier, par le Bureau of Economic Analysis (BEA) qui a révélé, pour le premier trimestre 2016, une croissance du PIB de 0,5% seulement. Un résultat qui déçoit clairement les prévisions économistes qui le plaçaient autour de 0,7%, et faisant surtout suite à un résultat de 1,4% au quatrième trimestre 2015.

Les observateurs estiment qu’il s’agit là « d’une nouvelle sombre pour l’activité et donc les profits des entreprises qui est de nature à soutenir la valeur refuge, (…) et ce d’autant que cette statistique pèse aussi sur le dollar, ce qui tend mécaniquement à faire monter le cours de l’or d’autant ».

La nouvelle avait d’ailleurs effectivement eu pour conséquence immédiate de propulser le prix de l’once vers un sommet quasi semestriel de près de 1 300 dollars. Il faut toutefois rappeler que ce rallye haussier avait été enclenché par la réunion du FOMC, qui avait pris fin mercredi dernier et dont l’issue a laissé les marchés sur leur faim, provoquant automatiquement une nouvelle vague d’incertitude.

L’institution avait en effet insinué, dans le cadre de son communiqué officiel, que de nouveaux ‘tours de vis’ sur les taux directeurs n’étaient pas à prévoir dans l’immédiat. Une annonce qui a renforcé le consensus expert selon lequel un seul relèvement des taux était prévu au calendrier 2016 de la réserve fédérale américaine.

Citons enfin le facteur de ‘l’helicopter money’ qui demeure également un facteur majeur dans les craintes qui alimentent la valeur refuge de l’or. Un scénario récemment évoqué tant par la BCE que par la Banque du Japon. Les économistes rappellent que ce concept théorique, « développé initialement dans les années 60 par Milton Friedman, (…) doit sa forme actuelle à l’ancien gouverneur de la FED, Ben Bernanke, surnommé pour cette raison “Helicopter Ben” ». L’idée aurait été soumise à discussion, à plusieurs reprises (au sein du comité de direction de la politique monétaire FED mais aussi parmi les économistes) mais demeurerait un sujet de grande controverse, dans la mesure où elle suscite des craintes concernant l’avenir de la monnaie fiduciaire dans un tel scénario…à l’heure où le métal jaune, lui, « peut se prévaloir d’une valeur intrinsèque ».

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