Marchés : Draghi tire l’ensemble des bourses vers le bas
Et, une fois n’est pas coutume, le marché de l’or ne fait pas exception à cette ambiance maussade. Après avoir grimpé, jeudi dernier, vers un sommet de cinq semaines (autour des 1 270 dollars), l’once de métal jaune a progressivement baissé au dessous du seuil technique et psychologique résistant des 1 250 dollars.
Et bien que les observateurs maintiennent toujours le consensus selon lequel le courant sous-jacent du marché aurifère demeure clairement et solidement haussier, ce début de nouvelle semaine boursière s’affiche sous le signe de la morosité généralisée. L’once se maintenait donc à son plus haut mensuel, avant –et même durant- la conférence de presse de Mario Draghi, le président de la banque centrale européenne, suite à la réunion traditionnelle du conseil des gouverneurs de l’institution. Dans la mesure où l’issue de ce meeting était largement prévisible (statu quo, toujours aussi accommodant), aucun réel impact n’était attendu, que ce soit sur le marché de l’or ou les autres marchés d’investissement.
L’or était donc en hausse, soutenu, entre autres facteurs conjoncturels, par la faiblesse temporaire du billet vert face à l’euro. Toutefois, le discours de Draghi a créé une surprise relative, puisque le chef de la BCE « s’est montré moins inquiet des perspectives économiques et plus confiant sur la remontée de l’inflation dans la deuxième partie de l’année », renforçant les prévisions de certains experts de voir l’inflation effectuer un potentiel retour en terrain négatif, dans les mois à venir.
Pourtant, et en dépit d’un Draghi évasif dont les propos auraient laissé la porte ouverte à un autre cran de baisse des taux de l’institution « si la situation l’exigeait », les opérateurs demeurent majoritairement sceptiques à ce sujet.
Du coup, et dans cette ambiance générale, marquée par la confusion et les doutes, le marché aurifère se retrouve en repli relatif, dans le sillage de l’ensemble des marchés d’investissement longeant les deux rives de l’Atlantique. En effet, de la zone euro à Wall Street et ses compatriotes, les places boursières affichent, depuis la fin de la semaine dernière, une performance baissière et plombée. Ce sont pourtant les marchés européens qui sont les plus visés par ces inquiétudes, étant donné qu’ils sont directement concernés par les actions –présentes et futures- de la BCE.
Mais il faut également rappeler que l’actualité statistique/macroéconomique de la zone suscite sa propre part de craintes. L’indice PMI “flash” composite de Markit a effectivement enregistré une performance de 53 en avril, contre 53,1 en mars. Chris Williamson, économiste en chef de Markit, explique ce résultat en soulignant que « l’économie de la zone euro ne parvient pas à sortir de l’ornière avec une croissance estimée à 0,3% à peine en avril ». L’expert estime aussi que faute d’un retour de confiance des entreprises, après la rafale de mesures annoncées en mars par la BCE, il ne reste aujourd’hui que« peu d’espoirs quant à une accélération prochaine du faible rythme de croissance actuel ».
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