‘Ruée vers l’or’ : Les objectifs cachés du concours
Depuis son lancement, au mois de juin 2015, le concours attire de plus en plus d’attention de la part des amateurs et experts du secteur, mais aussi de la part des professionnels et observateurs les plus sceptiques qui remettent en question l’aptitude des participants (pour la plupart, amateurs) à analyser les quelques 6 milliards de données scientifiques publiées. Pour Erwan Gloaguen, professeur de géophysique et de géostatistique à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), la nature même des informations est déjà bien au-delà de ce que ces participants peuvent gérer. L’expert affirme en effet que la procédure du concours est « une première à l’échelle mondiale », insistant que « à ce point-là, on est dans le “ big data ”, les connaissances géologiques ne suffisent plus ». Et bien que la problématique effective des connaissances géologiques des participants créé déjà la controverse, ce sont surtout les objectifs cachés du concours (et à travers lui, la société Integra Gold) que les observateurs questionnent. Il y a, certes, les objectifs annoncés –gain de temps et de ressources pour la société, promotion des richesses de la région…-, mais l’intérêt est loin de se limiter à cette surface lisse. Bon nombre d’économistes et analystes du secteur rappellent en effet que le véritable projet élargi d’Integra Gold consiste à « attirer des commanditaires qui financeront eux-mêmes le projet », mais également « profiter de l’engouement pour attirer de nouveaux investisseurs dans les mines d’or de la région ». Georges Salamis lui-même ne s’en cache qu’à moitié, déclarant que la publicisation mondiale de ce concours permettra certainement à sa société « d’obtenir de nouveaux capitaux pour mener à bien (nos) projets. »
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