Banques centrales et Or : Une question de relativisme
Difficile de ne pas noter l’engouement des différentes banques centrales mondiales pour le métal jaune, depuis plus d’une décennie. Mais c’est un intérêt qui a manifestement décuplé, suite à la crise économique majeure qui a traversé l’ensemble du globe, au début du nouveau millénaire. Cette crise avait été un dur rappel aux institutions financières internationales de la fragilité des systèmes monétaires modernes et de la constante possibilité de voir les devises les plus puissantes et solides s’effondrer en un temps record. Du coup, les banques centrales ont, dès lors, commencé à se tourner vers ce qui est traditionnellement –et à juste titre- considéré comme le meilleur bouclier contre la menace persistante du relativisme monétaire ; le métal jaune. C’est John Pierpont Morgan (célèbre banquier d’affaires américain du début du siècle dernier) qui expliquait le mieux la raison de cet engouement en affirmant que « Gold is Currency, everything else is Credit » (l’or est la seule monnaie, le reste ce n’est que du crédit). Pour les institutions bancaires, en général, et les banques centrales, en particulier, « quand l’économie mondiale va mal, quand tous les repères monétaires et fondamentaux sont chamboulés, seul l’or est là pour apporter de la sécurité et une véritable valeur quantifiable ». Et dans un contexte économique, politique et géopolitique mondial de plus en plus précaire et susceptible d’engendrer toutes sortes de crise, à tout moment, rien d’étonnant à ce que les banques centrales continuent à être aussi férues de métal jaune, remplissant discrètement leurs caves de l’assurance de ses précieux lingots.
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