FOMC : Une prudence justifiée
Si on avait encore des doutes sur la pertinence des récentes décisions et déclarations du FOMC, les dernières statistiques macroéconomiques US auront certainement fini d’étouffer ce scepticisme dans l’œuf. Avec une nouvelle série macroéconomique américaine placée sous le signe de la ‘déception générale’, le comité de direction de la politique monétaire de la FED est définitivement rassuré sur la convenance de ses choix prudents. C’était d’ailleurs l’avis général, parmi les observateurs et experts des marchés, bien avant l’annonce de ces décisions, mercredi soir. Après les résultats statistiques US largement décevants, tout au long du mois d’avril, les analystes soulignaient que « certaines “colombes” y voient des arguments pour que la Fed laisse inchangées sa politique monétaire cette année », et s’interrogeaient : « une hausse des taux le 17 juin prochain est peu probable, mais faut-il pour autant anticiper un statu quo pour l’ensemble de 2015 ? ». Côté européen, la contagion est à nouveau de mise. En effet, après la publication d’un indice d’activité globale également décevant et assez inquiétant, Chris Williamson, chef économiste chez Markit, prévenait que « ce ralentissement va sans nul doute provoquer quelques inquiétudes chez les dirigeants de la BCE qui attendent de savoir si le programme d’assouplissement quantitatif est la solution pour une reprise solide et durable ». Toujours est-il que si la FED attendait les prochaines statistiques nationales pour attester de la solidité (ou non) de la croissance US, la dernière salve de chiffres a certainement apporté une réponse claire ; baisse surprise des ventes de logements anciens, repli surprise de l’indice Philly Fed en mai, baisse de l’indice PMI manufacturier en mai, et plus d’inscrits hebdomadaires au chômage que prévu.
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