La BCE créé la (bonne) surprise
Etant donné la très haute anticipation, les grands espoirs et les innombrables spéculations qui avaient entouré les décisions attendues de la BCE, il était pourtant assez difficile pour son conseil des gouverneurs de créer la surprise, bonne ou mauvaise. Ce qui n’avait pas été largement prévu, avait été vaguement théorisé. Pourtant, lors de la conférence de presse tenue par le président de l’institution, Mario Draghi, l’annonce tant attendue avait même réussi à dépasser les lourds espoirs qui y étaient placés. La BCE lancera, dès le mois de mars prochain, sa propre version du programme d’achats d’actifs, gardant toutefois ses taux d’intérêts directeurs intacts. Draghi a précisé que l’institution « injectera 60 milliards d’euros par mois d’obligations combinées jusqu’en septembre prochain », ce que la communauté économiste mondiale s’accorde à considérer comme le meilleur moyen « de stimuler une croissance très faible depuis de longs mois dans la région et tenter de contenir la menace de la déflation ». Mario Draghi a d’ailleurs étonnamment joué la carte de la transparence, déclarant franchement que « des taux d’inflation aussi bas (pour référence, celui du mois de décembre était de -0,2%) sont inévitables à court terme compte tenu de la baisse très forte et récente des prix pétroliers et en prenant pour hypothèse qu’aucune correction d’ampleur n’aura lieu dans les quelques mois à venir ». Son discours avait également stipulé que ce programme serait maintenu aussi longtemps que sera nécessaire pour mettre un terme à la forte pression inflationniste dans la zone des 18.
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