Guerre des devises : L’Ukraine booste le yen
Avec le récent excès de faiblesse du billet vert, la compétition entre les principales devises internationales est monopolisée –du moins, pour l’instant- par un euro en convalescence relative et un yen en pleine reprise. Et c’est actuellement le yen qui l’emporte, profitant, bien plus que ses rivaux, de la crise ukraino-russe. Et avec une Crimée qui devient, au cœur de la tourmente, le jeton décisif d’une presque-guerre régionale, l’heure est à la tension et à la méfiance, sur les marchés d’investissement. Du coup, le yen redore naturellement son blason, cette semaine, dans la mesure où il est traditionnellement jugé comme étant une « valeur refuge » bien plus rassurante que le dollar ou l’euro. Christopher Dembik, analyste financier chez Saxo Banque, traduit clairement le sentiment du moment –l’inquiétude- en prévoyant que « les deux principales menaces à court terme sont une ruée bancaire dans le pays et surtout une intervention plus massive de la Russie qui aurait pour effet de déstabiliser complètement les marchés ». Ces inquiétudes émanent essentiellement d’un constat simple ; la crise des devises s’est étendue bien plus au-delà des frontières ukrainiennes. Dembik souligne en effet que « jusque-là contenue à la monnaie ukrainienne et au rouble russe, la déstabilisation est déjà perceptible sur les devises des pays d’Europe Centrale et Orientale (zloty, leu, forint) ».
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