Décision BCE : Les experts sont sceptiques
Certes ; les membres du conseil des gouverneurs européens avaient été unanimes sur l’urgence d’une prise de position claire et efficace, mais Mario Draghi avait bien souligné, lors de la conférence de presse de vendredi dernier, que la décision elle-même n’avait pas été unanime. Mais c’est surtout le moment choisi pour baisser ce fameux taux d’intérêt qui suscite une vague de scepticisme chez les professionnels et les observateurs des marchés financiers. Holger Schmieding, de Berenberg Bank, estime que « pour la BCE, le coût d’une non-réaction au taux d’inflation de 0,7% en octobre et le risque d’être accusée de ne pas en faire assez en face d’un chômage record, ont apparemment outrepassé le risque de réagir d’une manière quelque peu précipitée face à des fluctuations de données économiques ». En d’autres termes, l’expert remet en question la pertinence de la décision dans son ensemble, dans la mesure où les données économiques qui semblent l’avoir provoquée sont loin d’être permanentes. Économiste chez Goldman Sachs, Dirk Schumacher, qualifie cette nouvelle décision BCE d’« opportuniste ». Traduction ; il ne s’agit pas d’une mesure destinée à contrer les récentes déceptions de l’inflation, mais plutôt d’une préparation de terrain pour d’autres annonces à venir. Schumacher se demande : « si la BCE a changé sa manière d’anticiper l’inflation, alors la baisse du jour de son taux directeur suffira-t-elle à provoquer le coup de pouce souhaité sur les prix ? ». L’expert est catégorique : « D’autres initiatives pourraient suivre ».
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