L’or subit-il la fin de la crise mondiale ?
Après des années de bataille farouche contre le spectre de ce que les professionnels appellent un risque “systémique“, les deux côtés de l’Atlantique semblent enfin rentrer en convalescence et reprendre lentement des forces. Du coup, les récents signes d’amélioration, aux Etats-Unis et en Europe, ont poussé bon nombre d’observateurs à expliquer la baisse de régime du marché aurifère (depuis la fin 2012) comme un indice irréfutable de la fin de la menace d’une crise financière mondiale. La situation est pourtant loin d’être aussi simple. Tout d’abord, il ne faut pas oublier que la crise vient à peine d’être évitée, au sein de la zone euro. Il y a encore quelques mois, le bloc européen multipliait encore les tentatives vaines de surmonter les crises d’endettement qui se répandaient à une vitesse épidémique parmi les pays de la zone. Côté américain, ce sont surtout les difficultés monétaires et financières qui posent le plus gros problème. Entre résultats économiques stagnants et injections titanesques de la FED, l’économie US n’est pas encore prête à tenir solidement et indépendamment. Mais, au-delà même de ces épicentres originels de la crise, il semblerait aujourd’hui que les symptômes de l’épidémie aient atteint une bonne partie des pays émergents. Que ce soit en Chine, au Brésil, en Inde, en Indonésie ou encore en Turquie, tous les signes aisément reconnaissables sont là ; menace inflationniste, bulle immobilière, crise d’endettement, effondrement du système bancaire, politique monétaire ultra accommodante… Il serait donc avisé d’affirmer que, loin d’être finie, la crise s’est simplement déplacée, installant son nouvel épicentre au cœur même des pays émergeants. Et tant qu’une part (économiquement) importante du globe suffoquera sous le poids de la crise, l’or n’a pas fini de connaitre ses jours de gloire, et ses phases de baisse ne sauraient perdurer.
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