Histoire de l’or – La Polémique 1939, made in UK
La récente révélation du chapitre IX des archives de la Banque d’Angleterre (Bank of England) aura fait couler beaucoup d’encre, et aura surtout pointé vers plusieurs zones d’ombre particulièrement suspicieuses, dans l’histoire de l’institution britannique. Le fait même que le fameux transfert ait eu lieu en Angleterre demeure hautement douteux. Rappelons en effet que, à l’époque, la banque d’Angleterre était non seulement membre au siège de la BIS (banque centrale des banques centrales), mais son représentant, Otto Niemeyer (qui assume la responsabilité des transactions internationales de la BoE), était également gouverneur de l’institution suprême. Ce qui signifie que la BoE, en la personne de Niemeyer, était constamment appelée à assurer le stock de plusieurs possessions de valeur appartenant aux différents pays membres de la BIS. Bref ; le conflit d’intérêt était déjà vaguement présent dans l’esprit, mais la réelle polémique, à ce niveau, aura tout de même attendu les évènements de mars 1939 pour se manifester clairement. Au mois de mai de cette année-là, le monde découvre que l’or allemand repose tranquillement dans la cave de la BoE. Le scandale éclate et le ministre des finances britannique ordonne aussitôt l’interrogation de Montagu Norman, alors gouverneur de la BoE. Ce dernier allègue alors qu’il ignorait l’identité du détenteur du compte ayant effectué le transfert de cet or (BIS, pays allié, autre client…). La conclusion de cette affaire prouvera encore une fois que l’Histoire est faite par ceux qui ont le pouvoir de l’écrire. A la fin de l’année 1939, la Banque d’Angleterre déclare ne pas avoir le temps de mener l’enquête lancée à terme, s’opposant ainsi clairement à la recommandation insistante du chancelier et des magistrats suprêmes nationaux. Les archives de la BoE affirment que « l’attitude générale des responsables de la BoE au sein de la BIS pendant la guerre était dirigée par leur angoisse de maintenir la BIS en vie afin qu’elle puisse jouer son rôle après-guerre ». Fin de l’histoire.
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