Vol de bijoux – Les mesures de traçabilité
Pour Pierre-Marie Bernard (joaillier à Paris et président d’honneur de la Fédération nationale des métiers d’art et de création –FNAMAC), comme pour la plupart des professionnels de la joaillerie, prendre de sérieuses mesures de traçabilité pour l’or dont ils font commerce est avant tout une question de crédibilité et de garantie. Le joaillier fait appel à des sociétés nommées « apprêteurs d’or » qui se chargent de faire fondre et modifier les objets en or. « Je leur donne du métal vieux (généralement composé d’or et d’un autre métal), et je leur rachète du métal propre (or à 18 carats). Tout cela est inscrit dans le livre de police », explique M. Bernard. Une mesure de traçabilité particulièrement efficace qui prouvera éventuellement « que l’on ne travaille pas avec du métal d’origine frauduleuse ». Comment se passe l’opération ? « Lorsque nous fabriquons un objet, nous le travaillons, le limons, le soudons. Puis nous apposons un poinçon de responsabilité, que les artisans appellent poinçon de maître ». L’objet en métal précieux doit ensuite être soumis à une affiliation du ministère des Finances, qui y apposera le poinçon de l’État, variable en fonction du métal contenu dans l’objet en question ; tête d’aigle pour de l’or, tête de chien pour du platine, et charançon pour de l’argent. La nouvelle législation, mise en place en 2011, impose que toute transaction d’or se fasse par chèque, virement bancaire ou carte bancaire. Le but étant de maintenir une trace tangible et retraçable de l’opération. D’ailleurs, les autorités gouvernementales contrôlent rigoureusement et régulièrement les professionnels de la joaillerie, les obligeant à maintenir une transparence et une rigueur devenues indispensables.
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