Retailler des bijoux rares, ou l’art ardu de rentabiliser le casse du siècle
72 bijoux de la maison Leviev, dont 34 pièces rares et uniques. Au total, un butin astronomique d’une valeur de 103 millions d’euros. C’est le bilan surprenant du vol (désormais appelé « le casse du siècle ») qui a eu lieu à l’hôtel Carlton de Cannes, dimanche 28 juillet. Pourtant, l’« heureux » détenteur de cet incroyable magot ne sera probablement jamais à même de se pavaner en arborant les merveilleuses pièces Leviev. Car, rappelons-le, chaque pierre précieuse de la collection est produite avec un certificat d’authentification qui lui est propre. Comme l’explique Jean-Claude Frediani, bijoutier-joaillier professionnel, « toutes leurs caractéristiques sont précisément indiquées : couleur du diamant, degré de pureté, dimensions… Une vraie empreinte digitale ». Du coup, la moindre exposition, suite à ce vol, inclut une énorme part de risque que le malfaiteur se gardera certainement de prendre. La solution ? Dépenser autant de temps que nécessaire –et il s’agira certainement de plusieurs journées consécutives de travail ininterrompu- sur le démantèlement de chaque bijou, en dessertissant chaque pierre précieuse. Le tout devra par la suite être retaillé afin d’en réduire le poids. Et ce n’est pas fini ; les diamants de la collection Leviev (contrairement à d’autres diamants plus « communs ») sont facilement reconnaissables et seront donc quasi impossible à revendre. Il faudra les modifier en en faisant disparaitre tout trace d’identification, un travail que seuls quelques experts dans le monde sont capables de faire. Par la suite, il n’y aura plus qu’à les extrader vers les grands marchés du commerce de pierres : Belgique, Israël, Russie. Un véritable jeu d’enfants !
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