Politique FED : Le taux de chômage est-il réellement la clé ?
La question s’impose, dans la mesure où les propos et prévisions des autorités de la FED, à ce sujet, sont généralement confondants. Il y a trois mois, le président de la réserve fédérale américaine annonçait qu’une diminution des injections monétaires massives de l’institution était une forte probabilité, à condition que le taux de chômage soit ramené à un niveau avoisinant les 7%. Il a tout de même insisté sur le fait que « rien n’est fixé par avance », soulignant que « ni une accélération du calendrier (si l’économie confirme rapidement sa reprise), ni une augmentation des rachats (dans le cas contraire) » n’était à exclure. Quelques semaines plus tard, Ben Bernanke revient sur ses propos, affirmant que les taux d’intérêts exceptionnellement bas de son institution seraient maintenus « pour un temps considérable ». Il a également rappelé que la politique accommodante de la FED ne prendra pas fin avec l’arrêt des rachats d’acquisitions mensuels. A cette même occasion, le chef de la FED a souligné que « aucun changement n’interviendra tant que le taux de chômage excédera 6,5% ». Un chiffre revu donc à la baisse. La semaine dernière, lors de son plus récent discours, Bernanke avait à peine évoqué le taux de chômage, soulignant que cet indicateur –jadis pilier solide des orientations FED– pourrait ne pas influencer la politique de l’institution, « s’il s’avère que la baisse du taux de chômage est due à d’autres facteurs que l’amélioration de l’emploi (baisse de la population active, sous-emploi…) ». Bref ; il est évident que le président de la FED admet aujourd’hui implicitement que le taux de chômage n’était finalement qu’une excuse –assez convaincante- destinée à masquer la véritable motivation du maintien de la politique accommodante de l’institution ; une économie US particulièrement stagnante et précaire.
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