Politique FED : Le spectre de l’effondrement 1994
Ben Bernanke a déjà officiellement annoncé qu’il n’avait aucune intention de tenir les rênes de la réserve fédérale américaine pour un troisième mandat. Et pour cause ; éviter la catastrophe, durant les deux mandats à son actif, relève réellement de l’exploit, étant donné les circonstances. Petit cours d’histoire économique ; en 1994, Alan Greenspan (prédécesseur de Bernanke à la tête de la FED) décide, brusquement et sans aucune annonce préalable, de relever les taux d’intérêt. Les investisseurs paniquent, les marchés s’effondrent, et c’est le chaos général. Le krash est essentiellement obligataire et la crise mexicaine (dite « Tequilla »), caractérisée par une monumentale dévaluation monétaire, en est l’un des nombreux symptômes symboliques. Du coup, aujourd’hui, le nouveau patron de la réserve fédérale américaine tente de ne pas laisser l’histoire se répéter, et joue, autant que possible, la carte de la transparence. Avec une telle stratégie, le patron de la FED espère surtout préparer son départ en douceur. En donnant une liste précise de tous les facteurs (économie, emploi, chômage…) qu’il est nécessaire de réunir pour commencer à réduire les injections de soutien monétaire de la FED, Bernanke laisse aux marchés financiers, ainsi qu’au grand public, le temps et l’occasion de voir venir ce grand changement, et de l’anticiper en douceur. «Je crois que les investisseurs commencent à comprendre le message. La volatilité des marchés est clairement plus modérée ». À bon entendeur !
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