Bloc euro : Le spectre de l’exemple japonais
Si la récente décision de la BCE a grandement soulagé les marchés d’investissement, elle a été surtout révélatrice de la situation particulièrement détériorée en Europe. Le prolongement (jusqu’à durée indéterminée) de la politique monétaire accommodante de l’institution traduit avant tout le besoin persistant de ce soutien, au sein des marchés financiers et économiques européens. Certes ; les prévisions à court terme de la BCE incluent un rebond relatif, pour le deuxième semestre 2013, mais la récession est une réalité simple qu’il est facile de détecter dans tous les rapports chiffrés euro. D’ailleurs, le président de la BCE, Mario Draghi, a également rappelé que « des risques pesaient sur les perspectives économiques de la zone euro », notamment des « risques liés à un ralentissement économique de la Chine, ou encore un sursaut de dangers liés à l’Europe ». Dans la même lignée, Benoît Coeuré (membre français du directoire de la BCE) n’a pas manqué, il a deux semaines, de faire un rapprochement assez alarmant entre le « scénario » européen actuel et le « scénario à la japonaise, plongé depuis les années 1990 dans une croissance faible doublée d’une stagnation des prix ». Et bien que la comparaison reste très relative, M. Coeuré rappelle qu’ « il est nécessaire d’agir pour s’assurer qu’elle ne se matérialise pas ». Il attire surtout l’attention vers le secteur bancaire, soulignant que « les bilans des banques en difficulté ont la capacité de gripper la mécanique de la reprise et d’exercer un frein plus persistant sur la reprise économique ».
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