BCE / FED : Les meilleures ennemies
Quand la BCE cherche à se distinguer de son homologue américaine, elle n’y va pas avec le dos de la cuillère ! Mario Draghi y avait mis un point d’honneur, jeudi dernier, lors de la conférence de presse destinée à annoncer la nouvelle prise de cap de la BCE. Le président de la banque centrale européenne avait bien rappelé que « l’Europe n’est pas les États-Unis, et que la politique monétaire de la BCE resterait durablement accommodante ». Cette décision vient s’opposer radicalement à celle prise par la réserve fédérale américaine qui avait annoncé, le mois dernier, son intention de limiter progressivement ses injections de liquidités dans l’économie US. Philippe Waechter, directeur des études économiques chez Natixis AM, rappelle, à ce propos, que « pour les ménages, les entrepreneurs et les investisseurs, ce point est essentiel pour pouvoir se projeter dans le futur et imaginer des plans d’investissement ». Ce qui signifie que les opérateurs économiques ont désormais l’assurance d’un financement à bas prix, aussi longtemps que cela s’avèrera nécessaire. Une solide garantie pour l’avenir dont la FED les a récemment privés. En tout cas, le taux directeur de la BCE demeure à son record historique de 0,5 %, et pourrait même, d’après Mario Draghi, être revu à la baisse, en fonction de l’évolution de la situation en Europe. « La Fed avait mis en place cette communication il y a bien longtemps », explique Philippe Waechter. « Il est dommage et dommageable pour la zone Euro que la BCE ait tant tardé à suivre cette option. »
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