La BCE revoit ses prévisions à la baisse
Certes ; Mario Draghi aura déployé des efforts considérables pour tempérer la gravité de la situation, mais il serait difficile de ne pas percevoir la triste logique de la décision récemment annoncée par le président de la banque centrale européenne. En maintenant ses taux directeurs à un niveau historiquement bas, la BCE confirme implicitement l’incapacité de l’UE, à ce jour, à stopper la chute à grands fracas des pièces du dominos européens, les unes après les autres. Après l’Italie, l’Espagne, la Grèce, l’Allemagne, la France ou encore la Chypre (pour ne citer que ceux là), ce n’est qu’une question de temps avant que la crise ne se propage aux autres pays du bloc. Sans compter la menace de régression qui plane au dessus des pays déjà cités. Bref ; la situation est particulièrement critique et appelle donc à des mesures draconiennes, mais surtout pas à un changement –peu importe sa forme- de la politique accommodante de la BCE. D’ailleurs, selon un rapport officiel publié à la fin de la semaine dernière, Eurosystème (services de la banque centrale européenne) aurait révisé à la baisse ses « prévisions économiques pour la zone euro cette année », et tablerait donc désormais sur une « contraction de 0,6% du produit intérieur brut (PIB) des Dix-Sept, avant une croissance de 1,1% l’an prochain ». A la lumière de ces constats, on ne s’étonne plus de voir le président de la BCE insister sur la détermination de son institution à s’accrocher à sa politique accommodante.
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