L’or : Un tournant proche ?
Après avoir annoncé le début de la fin de la crise avec une reprise économique à portée de main, les Etats-Unis semblent revenir sur leurs pas. En effet, le FOMC, (Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale) a annoncé mercredi 1er mai à l’issu de la troisième réunion annuelle, que la FED comptait maintenir son soutien aux circuits financiers par les injections de liquidités au rythme de 85 milliards de dollars nets mensuels. Par ailleurs, le taux directeur serait conservé dans la fourchette de 0 à 0.25% tant que le taux de chômage restera supérieur à 6.5% et à condition que l’objectif du taux d’inflation fixé à moyen terme ne soit pas dépassé. Autant de “si” que de dirigeants en faveur d’un ralentissement progressif de cette politique accommodante, il y a de cela tout juste un mois ! Changement total de ton, puisqu’enfin la FED, a fini par déclarer que la “politique budgétaire freine la croissance économique”. Et selon les estimations, le PIB américain risque fort de perdre de 0.5% à 0.6% à cause des coupes budgétaires drastiques.
Le lendemain, jeudi 2 mai, après la réunion qui s’est tenue en Slovaquie, c’était au tour de la Banque centrale européenne de s’exprimer sur le sujet des taux directeurs. Conclusion, le taux principal de refinancement des banques a été ramené de 0.75% à 0.5%, soit son plus bas historique. Le taux marginal de refinancement, celui qui permet aux banques d’obtenir des liquidités au jour le jour, est passé de 1 à 0.5%. Et pour sa part, le troisième taux directeur, relatif aux dépôts des banques à la Banque centrale européenne a été maintenu à 0% avec à la clé une possibilité de descendre en dessous si nécessaire. La BCE estime que sa démarche donnera un nouveau souffle à l’économie européenne dont la faiblesse s’est accentuée au cours du printemps selon M. Draghi. Il estime que cette baisse des taux serait avantageuse à tous les pays de la zone euro, sachant que ces derniers souffrent d’un taux élevé du chômage et d’un très mauvais contexte pour les affaires. Il a assuré par ailleurs sa volonté de poursuivre sa politique accommodante au moins jusqu’en juillet 2014, un discours moins rassurant qu’avant mais surtout transformé …
Ces revirements à 180 degrés de la FED et de la BCE dans leur façon d’appréhender le contexte actuel font l’affaire de l’or : D’après John Hathaway, président de Tocqueville Gold Fund, le maintien des taux d’intérêt en dessous du taux d’inflation par les Banques centrales, ne pourra qu’être bénéfique au métal jaune. Par ailleurs, Scott Minerd, décrypte l’évolution future de l’or par la prise en compte du ratio de couverture en or. C’est un ratio qui mesure le montant d’or en dépôt à la FED par rapport à la masse monétaire totale. Sachant qu’actuellement ce ratio est à un plus bas historique de 17% et que la moyenne est d’environ 40%, le prix de l’or devrait donc d’après Minerd se multiplier pour justement atteindre cette norme. En réalité, à ce stade il devient clair que les virages empruntés par les américains et les européens laissent la voie libre à l’or en vue d’un tournant proche !
Sources : (edito-matieres-premieres.fr/La Tribune/Le monde/Le Figaro/Challenges)
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