L’Allemagne et l’or – Une histoire chargée
Le fait est indéniable ; de tous les pays du vieux continent, l’Allemagne détient certainement l’une des histoires « aurifères » les plus chargées. D’ailleurs, lors d’une récente conférence de presse tenue à Francfort, Carl-Ludwig Thiele (représentant de la direction de la Bundesbank) n’a pas manqué que souligner que stocker son métal jaune à l’étranger demeure une « spécificité historique allemande » qu’on peut retracer jusqu’aux prémices de la guerre froide. Thiele rappelle même, à ce propos, que « pour des raisons de sécurité, la République fédérale d’Allemagne (RFA) avait décidé, à partir des années 1950, de stocker le plus possible de ses réserves d’or à l’Ouest » auprès de ses principaux alliés. Il est à noter, dans ce contexte, que, jusqu’à la réunification allemande de 1990, environ 98 % de l’or allemand (Allemagne de l’Ouest) était gardé par les réserves gouvernementales new-yorkaises, londoniennes et parisiennes. Aujourd’hui, et selon le décompte établi au terme de l’année 2012, la totalité de l’or allemand s’élève à un volume de 3 391 tonnes et représente pas moins de 80 % des réserves de change nationales. Rappelons qu’on évoque ici le deuxième plus important stock de métal jaune dans le monde, juste derrière celui des États-Unis, et devançant donc celui du Fonds monétaire international (FMI). Des réserves inestimables de valeur refuge qui peuvent s’avérer particulièrement précieuses en ces temps de crise généralisée frappant sans relâche les deux côtés de l’Atlantique.
Retour