Dette grecque – Le point d’interrogation qui persiste
Au vu de la récente vague de hausse dans le marché aurifère, il semblerait que les marchés d’investissement soient loin d’être rassurés par le « compromis » européen conclu, au début de la dernière semaine de novembre, à Bruxelles. L’accord, destiné à alléger le poids de la dette grecque, laisse, selon la plupart des intervenants, d’énormes points d’interrogation. Un accord qui comprend donc bien plus de lacunes que de vraies solutions. A titre d’exemple, l’un des points forts de ce compromis réside dans le délai de deux années accordées à la Grèce pour tenter de réduire son déficit et activer la procédure de rachat d’obligations. Selon le calendrier établi, il est prévu que l’économie grecque renouera avec la croissance durant l’année 2014, et produira un excédent budgétaire primaire (hors dette) de 4,5% du produit intérieur brut (PIB) courant 2016. Très prometteur, certes, mais la question qui demeure est « et après ? ». Les termes de l’accord n’évoquent, à aucun niveau, la manière dont la Grèce doit procéder afin de maintenir son économie à flot et d’éviter que l’histoire ne se répète. Au terme de l’année 2016, Athènes est censée être en mesure de revenir sur les marchés, en s’autant-finançant, sans aucune assistance de la part du FMI ni de l’Union européenne. Comment ? Telle est la question du moment. Pour résumer, la bouée de sauvetage lancée par le sommet bruxellois a de bonnes chances de ne pas mener la Grèce jusqu’à la rive. Au-delà de 2016, impossible de savoir comment l’endettement grec sera ramené à 110% du PIB (courant 2022), puis à 88% (courant 2030, en principe). Ces prévisions ont pourtant été établies par les ministres européens et le FMI eux-mêmes. Seul hic ; il n’existe aucun fondement explicatif à ces prévisions. Et, surtout, ce compromis ne révèle pas non plus le pouvoir mystérieux dont devra user la Grèce afin de regagner la confiance des marchés d’ici 2016, dans un contexte économique mondial assez chaotique où seules les solides valeurs refuges telles que l’or arrivent à tirer leur épingle du jeu.
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