Profession : batteur d’or
A la vue de certaines créations issues des métiers de l’art, ou encore de la bouche, on ne peut que s’émerveiller de la finesse des dorures ornementales ! Ces garnitures qui ajoutent du prestige à des créations qui ne manquent déjà pas de splendeur, sont le fruit d’un métier en voie de disparition; batteur d’or. Ainsi, on ne compte plus que quelques 5000 batteurs d’or dans le monde ! Cela s’explique par la disparition de certains marchés (tranches de livres et agendas, cartons d’emballage…) et par l’apparition de nouveaux procédés mécaniques. D’autre part, il n’y a pas de formation spécifique pour le métier de batteur d’or. En effet, c’est un métier qui s’apprend par “transmission de savoir-faire”, si bien qu’il fut érigé au titre de “Maître d’art” en France. Rien d’étonnant puisque cette distinction est décernée selon la définition du ministère de la culture française; “ un Maître d’Art est un professionnel d’excellence qui maîtrise des techniques et des savoir-faire exceptionnels. Il est reconnu par ses pairs pour son expérience, son expertise et ses compétences pédagogiques. Il doit être capable de transmettre ses connaissances et son tour de main à un élève afin qu’il les perpétue“. En France, la maison Dauvet, dernière fabrique traditionnelle hexagonale, perpétue la tradition du battage d’or grâce à un capital humain aussi habile que passionné, depuis 1834. On doit aux talents de la maison Dauvet les très belles dorures du Dôme des Invalides, de la flamme de la Statue de la Liberté, à New York et à Paris, du Shakespeare’s Globe Theater de Londres, plusieurs églises orthodoxes sans compter les créations des métiers de bouche. De nos jours le battage d’or se situe entre l’industrie et l’artisanat mais la sensibilité de certaines personnes pour le matériau or ne peut se passer de précision et de dextérité humaine.
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