Les nouvelles détériorations de la situation économique de la zone euro suite aux plans de sauvetage de l’Ireland, du Portugal et de la Grèce confirment indiscutablement l’installation d’une crise mondiale. L’insolvabilité des banques et des gouvernements mêlée à la faiblesse de la croissance économique laissent entrevoir des perspectives d’avenir extrêmement préoccupantes. Dans cette conjoncture, le métal jaune se présente comme un rempart contre la perte de valeur des monnaies et occupe davantage le premier rang des discours financiers, économiques et politiques. Fin 2010, nous avons été témoins de la dixième année de hausse du cours de l’or, la première grande envolée depuis les années 70. Cependant la comparaison n’est pas vraiment loyale pour deux raisons principales : d’une part, l’or à cette époque subissait une importante phase de volatilité et, d’autre part, le nombre de participants à ce marché était assez faible. Une étude détaillée des 40 dernières années a d’ailleurs démontré que les bases du marché de l’or ont subi des changements spectaculaires. Il est de ce fait imprudent de comparer les périodes antérieures. Qu’est-ce qui a changé ? Par le passé, l’Amérique du Nord et l’Europe ont toujours été les principales composantes du marché de l’or au travers de l’achat de bijoux et des transactions sur l’or investissement. Désormais nous assistons à un grand bouleversement de la structure de ce marché. En effet, la montée des BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) ainsi que d’autres économies émergentes, s’accaparent graduellement la demande d’or, noyant l’influence de l’occident dans ce domaine. De son côté, l’offre d’or n’a pas échappé à ces changements. Les modifications ont même été beaucoup plus importantes, en particulier dans le secteur minier. Les pays émergents tirent une grande partie de leur offre du recyclage de l’or qui est beaucoup moins onéreux que de l’extraire. Ces changements structurels de la demande et de l’offre d’or ont un impact direct sur le cours de l’or, ce dernier étant moins exposé aux différents cycles économiques. Il devient par conséquent un élément d’attraction pour les investisseurs en tant que valeur de couverture du risque. Evolution de la demande : L’Est contre l’Ouest La mutation géographique de la demande d’or depuis 1970 à indiscutablement migré d’Amérique du Nord et d’Europe vers le continent Indien et l’Asie de l’Est. L’Amérique du Nord et l’Europe réunies comptaient 47% du marché mondial de la demande en 1970 puis 68% en 1980. Cette part a chuté à 38%, 28% et 27% respectivement en 1990, 2000 et 2010. La baisse de la demande de ces deux régions a été compensée par la hausse de la demande en provenance du continent Indien et de l’Asie de l’Est passant de 35% en 1970 à 58% en 2010.
- La demande de bijoux a été l’élément conducteur du changement de l’Ouest vers l’Est. L’Amérique du Nord et l’Europe ont vu leur part passer de 56% (1970) à tout juste 14% (2010) alors que celle du continent Indien et de l’Extrême Orient est passée à 66% après avoir compté 22% en 1980 et 36% en1970.
- La demande d’or investissement constitue la part la plus importante de la demande globale avec 38% (hors achats des banques centrales) en 2010.
- La demande d’or investissement en Amérique du Nord et en Europe s’est caractérisée par une énorme différence entre 1980 et 2010 où la part est passée de 74% à 45%. La Chine représente le marché ou la croissance de la demande est la plus forte. Il à noter cependant, que l’Europe se repositionne peu à peu sur ce marché après un effacement total au moment de la crise bancaire de 2008.
- Quant à la consommation d’or à usage technologique, l’Asie de l’Est et le continent Indien dirigé par le Japon, la Chine et la Corée du Sud, sont aux commandes avec une part régionale cumulée qui a fortement augmenté, passant de 17% en 1970 à 67% en 2010. La concentration de la demande à ce niveau peut toutefois représenter une menace de vulnérabilité pour le secteur technologique. Cependant ce danger ne pourra pas concerner un pays comme la Chine dont les mesures fiscales, la solidité monétaire, l’importance du marché local et les capacités d’investissement technologiques sont destinées à le mettre à l’abri de toute nuisance de cette nature.
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