Or Investissement : Tendances au premier trimestre 2012
Au cours du premier trimestre 2012, la demande globale d’Or investissement a augmenté d’environ 13% à 389.3 tonnes, soit 21.2 Mds de dollars en valeur. Cela représente 13% de moins comparé au dernier trimestre, mais c’est 38% d’augmentation sur l’année. Le bénéfice de l’augmentation de la demande pour les ETFs/trackers (fonds cotés en bourse comme des valeurs mobilières), a été éclipsé en partie par la baisse de la demande de lingots et de pièces de monnaie. Par conséquent, le résultat net enregistré a été de 45.8 tonnes supérieur à celui du premier trimestre 2011. La demande de lingots et de pièces de monnaies a baissé de 17% par rapport au premier trimestre de 2011 (337.9 tonnes). Cependant, en termes de valeur, cette demande a connu une certaine stabilité. En effet, pour les lingots, elle a diminué de 1% (14.1 Mds $) là ou pour les pièces de monnaies, elle a augmenté de 1% (2.8 Mds $). Si nous nous basons sur les cinq dernières années, nous observons que la demande de lingots et de pièces de monnaies au cours de ce premier trimestre est restée soutenue ; pour les pièces elle a enregistré un volume de 51.3 tonnes ; légèrement au dessus de la moyenne officielle de 50.7 tonnes alors que pour les lingots, elle a été bien au dessus de la moyenne avec 171.5 tonnes. Les raisons de cette robustesse de la demande sont multiples, de la crise de la dette européenne à la situation au Moyen orient. – En Inde, la demande d’or investissement a baissé de 46% par rapport à l’année précédente à 55.6 tonnes, soit une baisse de 27% en valeur. L’augmentation des taxes sur les importations et des droits d’accise, ont jeté un trouble sur le marché de l’or. Par conséquent, les négociants de lingots ont préféré attendre l’issue de la grève des bijoutiers avant la reconstruction de leurs stocks. Les particuliers ont, de leur côté, continué à investir dans les pièces de monnaies ce qui prouve bien qu’à ce niveau, la demande demeure solide. – La Chine, a décroché le record trimestriel de la demande d’or investissement (98.6 tonnes), soit 13% d’augmentation. Les investisseurs sont à la fois concernés par l’inflation et par le besoin de sécuriser leur capital, alimentant en conséquence le demande avec 32% de plus qu’au premier trimestre 2011. Ces sont principalement les achats du Nouvel An chinois, la promotion de lingots commémoratifs, et des pièces de monnaie marquant l’année du Dragon qui ont stimulé la demande. – A Taiwan, la demande d’investissement a progressé de 23% comparé aux années antérieures mais dans l’absolu, elle est restée faible (1.6 tonnes). Il est prévu que le second trimestre soit timoré pour laisser la place à une reprise au cours du second semestre. – A Hong-Kong, la demande de lingots et pièces de monnaies ont enregistré une hausse de 11% (0.5 tonnes), notamment grâce au nouvel an chinois. – Au Japon, les désengagements enregistrés on dépassé les nouveaux investissements au premier trimestre. La balance nette de la demande s’élève à -3.4 tonnes, ce qui est baisse modérée comparé à l’année précédente qui avait enregistré une contraction de 5.5 tonnes sur la même période. – Au Vietnam, le marché de la demande d’or investissement s’est caractérisé par sa performance avec un volume en hausse de 41%. – En Indonésie, les investisseurs ont augmenté leurs demandes de lingots et pièces de monnaie de 11% (5.9 tonnes). C’est en réalité le second plus important trimestre depuis trente ans, atteignant une valeur record de 320.7 M$, qui illustre une nouvelle fois la confiance des épargnants dans le métal jaune, jugé compétent en matière de valeur refuge. – En Corée du Sud, la demande d’or investissement a progressé de 10% avec un volume de 1.1 tonnes. – La Thaïlande est le seul pays “boiteux” de la région; inscrivant 29% de baisse de la demande à 20.8 tonnes. Toujours est-il que ce volume est au dessus de la demande moyenne depuis longtemps, puisque la moyenne de 2003 à 2007 avant la crise mondiale n’était que de 3.1 tonnes. – Au Moyen-Orient, nous avons assisté à un redressement de la demande d’or investissement au premier trimestre 2012. Elle a totalisé 9 tonnes soit une hausse de 18% par rapport à la même période l’an dernier. L’Egypte (0.6 tonnes) et l’Arabie Saoudite (4.6 tonnes) ont dégagé la plus forte croissance avec des taux respectifs de 34% et 24%. Les Emirats Arabes Unis (3 tonnes) et les autres pays du Golfe (0.9 tonnes) ont connu une croissance plus modérée; respectivement de 9% et 13%, de la demande d’or. – La Turquie a totalisé 15.2 tonnes de demande d’or investissement au cours du premier trimestre 2012, soit un déclin de 12% comparé à l’année précédente. Cependant des perspectives optimistes se dessinent dans les mois à venir au travers de la promotion de produits d’or investissement mis en avant par les banques nationales, mais aussi en raison de la hausse de la cote de popularité du métal jaune auprès des investisseurs. – La demande pour les lingots et les pièces de monnaie aux Etats-Unis a totalisé 13.6 tonnes en volume, soit une baisse de 32% en volume et 17% en valeur. – Les marchés européens ont eux aussi connu un premier trimestre décevant à l’exception de la France. Toutefois, il ne faut pas oublier que la comparaison a été faite avec le premier trimestre de 2011, lequel a combiné la crise de la dette souveraine de l’Europe, la faillite de l’Irlande et l’agitation au Moyen Orient, tous ces facteurs ayant fortement contribué à stimuler la demande. En Allemagne, par exemple, la demande d’or investissement s’est contractée de 44% à 21.3 tonnes, les investisseurs ne se ruant pas sur l’or comme cela a pu être le cas au premier trimestre 2011, période de forte incertuitude économique. En terme de valeur, la contraction de la demande est de 28%. – La Suisse a vu sa demande baisser de 28% en volume, et de 14% en valeur. Ce résultat est jugé solide dans un contexte historique. La situation du marché de l’or investissement dans les prochains mois dépendra non seulement du cours de l’or mais aussi des mesures prises par les gouvernements des pays “clés”, afin de mettre en place une stabilité permanente sur ce marché, un beau défi à relever.
Sources : World Gold Council
Retour