Le cas de la Turquie

La demande d’or en Turquie a enregistré un pic en 2007 avec 249.3 tonnes. Mais en 2008, suite à la crise financière mondiale et au ralentissement de l’activité économique, celle-ci a fortement baissé. 2011 a connu une légère amélioration avec une croissance de 32.6% par rapport à 2010 (143 tonnes d’or), ce qui représente la moitié du volume de 2007. La Turquie compte aujourd’hui 5 000 producteurs d’or et 35 000 points de vente ce qui nous amène à penser qu’une reprise de la demande du métal jaune en Turquie est probable.   Or : le principal choix d’investissement Les pressions inflationnistes de ces dernières années associées à la médiocre performance des actifs financiers, ont contribué à la hausse du cours de l’or dans les principales devises. Malgré cela et grâce à sa réputation de valeur « sûre » la demande en volume d’or investissement (lingots et pièces) a connu une hausse de 80%, passant de 40.5 tonnes en 2010 à 72.9 tonnes en 2011. Une enquête récente sur les dépenses et les habitudes des épargnants en Turquie, a montré que l’or est resté la meilleure option de placement pour les investisseurs locaux ; il arrive en seconde position avec 23% derrière l’immobilier (25%). Etant donné que l’or pur est exonéré d’impôt, les achats de lingots ont atteint un pic à 14 tonnes en 2011. Aujourd’hui, les banques turques ne cessent de diversifier leur gamme de produits d’investissement en or (chèques d’or, crédits d’or…). Et l’on estime à 8.2 milliards de dollars US la valeur des comptes de dépôts d’or et 1 milliard de dollars -US de fonds d’investissements en or.   Bijoux : reprise de la demande En 2009, la crise financière a divisé par deux la demande de bijoux, celle-ci s’élevait à 75.2 tonnes. En revanche depuis cette période, l’industrie de la bijouterie n’a cessé d’observer une certaine stabilité ; les consommateurs se seraient apparemment ajustés aux anticipations de prix. Il est par conséquent intéressant de souligner que la demande de bijoux par habitant a doublé en passant par son plus bas niveau de 0.4 gramme en 2009 à 0.8 gramme en 2011. La demande intérieure quant à elle, est passée de 67.4 tonnes en 2010 à 70.1 tonnes en 2011, soit une hausse de 3.6%. Dans ce contexte de crise, les consommateurs préfèrent investir dans le 22k en prévision de la hausse du cours et ce, malgré un élargissement du marché vers des produits en 8k et 14k. C’est le 22k qui garde la préférence des consommateurs.   Offre intérieure : baisse régulière En 2011, le volume d’or recyclé a enregistré une baisse de 39% (48 tonnes) à 74 tonnes. Cette période a coïncidé avec la hausse du cours de l’or en livre turque de 33.7%. L’activité de recyclage n’est donc pas une pure fonction du prix de l’or. Elle dépend des autres marchés de l’offre, des prévisions de hausse des prix, de la reprise de l’activité économique mondiale et domestique et de l’environnement économique en général.   Réserves d’or : en augmentation Selon le Fonds monétaire international (FMI), la Banque Centrale turque a augmenté ses réserves d’or de 79 tonnes à 195,3 tonnes en 2011. En effet, afin de renforcer l’accumulation des réserves d’or et de fournir une flexibilité dans la gestion des liquidités du système bancaire turc, la Banque Centrale a autorisé la détention de 10% des réserves obligatoires en or en octobre 2011, celle-ci est passée à 20% à la fin du mois de mars 2012. Cette initiative a eu pour effet l’augmentation des avoirs en or de 14.3 tonnes portant le total à 209.6 tonnes.   Perspectives à venir Même si l’offre d’or reste faible, les nouvelles initiatives des banques gouvernementales et commerciales locales, viennent confirmer l’idée selon laquelle, il existe un potentiel énorme d’attrait pour l’or investissement chez les consommateurs turques, pour lesquels le métal jaune joue un rôle culturel essentiel.