Au cimetière des devises, l’or renaît
C’est une situation inextricable qui ne fait que s’aggraver de jour en jour. Mais pour étudier les origines du problème, il faut remonter jusqu’en 2007.
A l’époque, les pays dirigeants (le fameux et désormais impuissant G7) avait de bonnes chances de stopper l’hémorragie qui menaçait de drainer la planète économique mondiale. Défaut de négligence ou non, le résultat demeure le même ; le G7 est aujourd’hui incapable de trouver un remède radical et permanent au cancer qui ronge leurs devises, se contentant de jouer le jeu des marchés.
Et Jean-Claude Trichet (président de la Banque centrale européenne depuis le 1er novembre 2003) a eu beau appeler à un retour essentiel de confiance (obligations espagnoles et italiennes), c’est encore sur l’or que les investisseurs ne cessent de se ruer. Prudence, méfiance et scepticisme restent les mots d’ordre dans l’univers des investissements. Les déclarations post-sommet de Bruxelles du 21 juillet se voulaient elles aussi rassurantes – voire triomphales. Pourtant, la situation est encore extrêmement critique et la reprise est loin d’être à portée de main des chefs d’états européens qui se sont penchés sur le traitement du symptôme et non du mal lui-même.
Et l’euro n’est pas la seule devise souveraine qui effectue une chute lente et douloureuse. En effet, le dollar aussi connait l’une de ses pires ères dans une conjoncture économique américaine des plus tendues. Les USA, pays le plus endetté au monde sur le point d’être le témoin impuissant d’une note (encore) revue à la baisse par l’agence de notation Moody’s. De son côté, le Sénat américain est à l’agonie, incapable de trouver un accord apte à réduire le plafond de la dette publique.
Certes ; quelques devises profitent de la chute de l’euro et du dollar, le Francs Suisse notamment. Mais la valeur qui se distingue clairement et particulièrement, demeure le métal jaune. La réaction des investisseurs face à cette accumulation des incertitudes et autres spéculations pessimistes, a été de se ruer sur l’or, cherchant un refuge que le métal doré n’a jamais manqué d’offrir à ses fidèles adeptes. C’est ainsi que, suite à une correction naturelle notée en début juillet, l’or a enregistré une flambée fulgurante. S’adaptant naturellement aux tendances et conjonctures actuelles, les banques centrales remplissent leurs coffres du précieux métal jaune. Par exemple, la Corée du Sud qui vient d’acheter pas moins de 25 tonnes d’or, battant son propre record.
« Le métal jaune a plutôt l’habitude de prendre ses quartiers. Pas cette année ! Le rythme et la fréquence des transactions d’achat et de vente d’or sont loin d’avoir enregistré les réductions habituelles », déclare Monsieur Gicquel, manager de l’agence du Comptoir national d’Or de Toulouse.
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