Etude du Marché de l’Or au Premier Trimestre 2011 (1/3): Aperçu Général

Au premier trimestre de l’année 2011, la demande d’or a atteint 981,3 tonnes soit 43,7 milliards de dollars. Cette hausse de 11% en valeur de la demande totale d’or s’explique par la forte augmentation de la demande d’or investissement. Cette dernière a en effet augmenté de 52% en volume en un an pour atteindre 366,4 tonnes en fin de trimestre. En valeur, la demande totale a presque doublé passant de 8,6 Mds de $ à 16,3 Mds $ (US).

Alors que l’or a connu une légère consolidation sur le premier trimestre, on constate une augmentation de 25% du prix de l’or sur l’année glissante.

Au 28 janvier, le prix de l’once en dollars se négociait autour des 1.319 $. Alors que le prix de l’or a atteint des niveaux record entre Mars et Mai, ainsi qu’un record historique en août à plus de 1 650 $. Cette contraction de début d’année à provoqué des réactions diverses auprès des investisseurs en ce qui concerne les fonds ETF (produits financiers indexés sur l’or) et autres produits similaires. L’évolution de la demande pour ces produits s’est nettement réduite sur les marchés US et UK, mais a représenté une opportunité pour de nouveaux investissements sur les autres marchés, à l’instar de l’inde notamment.La demande d’or physique (pièces d’or et lingots d’or), est principalement fonction de quatre paramètres :

• La chute des prix en janvier
• L’inflation grandissante dans de nombreux pays
• Des problèmes géopolitiques au Moyen Orient et au Nord de l’Afrique
• La crise de la dette aux Etats-Unis et en Europe.

Or ces conditions devraient perdurer. Les problèmes grandissants en Europe, et l’anticipation par les marchés d’un défaut de paiements de la Grèce puis du Portugal, sont des sujets qui concentrent actuellement toute l’attention des investisseurs. De plus, les banques centrales indiennes et chinoises ont augmenté leurs taux directeurs afin de combattre cette inflation de plus en plus forte et persistante, alors même que les tensions au Moyen Orient continuent.

L’Inde et la Chine restent actuellement les moteurs de la demande mondiale d’or, et représentent à elles seules 63% de la demande totale d’or du secteur bijoutier. La demande chinoise du secteur bijoutier a elle, augmenté de 21% entre 2010 et 2011 atteignant un record à 142,9 tonnes, là où la demande indienne a grimpé de 12% à 206,2 tonnes. Le secteur mondial de la bijouterie a connu une hausse constante au cours du premier trimestre de l’année 2011, atteignant 556,9 tonnes, soit 7% de plus qu’à la même période en 2010. Cette tendance à l’achat massif d’or perdure au second semestre sur ces deux principaux marchés. En Inde, le « Akshaya Festival » et le début de la saison des mariages vont ainsi fournir une demande suffisante pour maintenir les niveaux élevés de consommation. En Chine, la croissance continue de l’économie et les vacances vont redonner du souffle à la demande du secteur bijoutier au cours du second et du troisième trimestre.

Au premier trimestre, dans de nombreuses régions, les banques centrales ont réalisé des achats d’or significatifs appuyant la thèse que l’or reste et demeure la valeur refuge par excellence. Ces achats d’or ont explosé (129 tonnes) atteignant 5,7 milliards de dollars, soit un montant plus élevé que celui de l’année 2010. Comme cela a été souligné dans le rapport Quarterly times series on World Official Gold Reserves since 2000 (du World Gold Council), il est fort probable que la demande d’or en provenance des banques centrales (surtout pour les marchés émergents, n’ayant encore que très peu d’or en réserve) se maintienne, l’or étant de fait le meilleur outil de diversification.« la quantité d’or extraite n’a pas été suffisante pour compenser l’effet négatif du recyclage de l’or sur l’offre. »Entre le premier trimestre 2010 et le premier trimestre 2011, la quantité d’or extraite dans les mines est passée 601,6 à 653,9 tonnes, hausse qui pourrait biens se poursuivre encore quelques années. Cependant, l’offre totale d’or s’est réduite de 4% au premier semestre 2011 (872,2 tonnes) car la quantité d’or extraite n’a pas été suffisante pour compenser la diminution de l’offre d’or produite par les activités de recyclage notamment.