Quand les turbulences de la zone euro boostent et la dette américaine boostent l’or
Des deux rives de l’Atlantique, c’est l’hécatombe. Des crises souveraines d’une force démesurée qui secouent autant l’Europe que le pays de l’Oncle Sam, portent, dans la foulée, le métal jaune à des sommets record.
C’est ainsi que, au terme du premier fixing du lundi 18 juillet sur le marché de Londres, l’once de 31,10 grammes affichait une cotation de 1594,5$. Le gramme du précieux métal jaune dépasse ainsi les 36,5 euros. Un autre record, cette fois-ci enregistré dans la devise du vieux continent.
Les analystes de Triland Metals, courtier en métaux de Mitsubishi affirment que « l‘or continue d’attirer les acheteurs à chacun de ses replis dans un contexte d’incertitude budgétaire au niveau européen et de solide demande physique ». Cameron Peacock (IG Markets) renchérit « les marchés restent très nerveux avec le problème constant de la dette en zone euro ».
Si l’absence de progrès du Congrès américain vers la résolution de la crise budgétaire explique, selon les professionnels, la dernière tendance haussière de l’or en dollars, la flambée du métal jaune en euros est, quant à elle, expliquée par l’extension de la crise d’endettement depuis la Grèce, jusqu’en Italie, Espagne et Irlande. En d’autres termes, c’est dans son rôle attitré de valeur refuge que le précieux métal jaune semble briller le plus.
Les investisseurs sont donc loin d’être confiants, et ce, en dépit des discours rassurants répétés par les représentants des ministres des Finances européens qui affirment travailler assidument afin d’éviter toute forme de contagion de la crise d’endettement qui a mis la Grèce à genoux. Les états vont même jusqu’à s’engager à augmenter le Fonds de secours financier. Juste au cas où. On évoque alors un «allongement des maturités des prêts» accordés dans le but d’offrir plus de temps aux états en difficulté, dans l’espoir de leur permettre de rembourser leur dette. En vain. Mardi dernier (12 juillet 2011), la chute libre des marchés d’actions en Europe reflétait une réelle inquiétude mondiale.
Parallèlement, l’or, quant à lui, n’a jamais affiché une aussi bonne mine. Depuis début juillet, la valeur du métal jaune a progressé de plus de 100 dollars et enregistre ainsi une évolution de plus de 6,5%. Plus les turbulences persistent à planer sur la zone euro, plus le métal jaune gagne en valeur et en confiance.
Là encore, c’est son incontestable valeur refuge qui impose sa nécessité à tout investisseur avisé cherchant à se prémunir contre la précarité grandissante des devises, les stagnations des obligations d’État et la permanente pression inflationniste.
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