Crise entre l’Or et les monnaies

Aussi longtemps que l’on remonte dans l’histoire connue, la monnaie n’a été constituée que de métaux précieux ou bien gagée sur eux. C’est tout récemment, à partir du XXe siècle seulement, que l’usage de la monnaie de papier, d’abord convertible en métaux précieux (Gold Standard ou Gold Exchange Standard) puis non convertible (Fiat Currency), s’est généralisé. Mais toutes les expériences de monnaies fiduciaires non convertibles en métal précieux ont jusqu’ici échoué et lesdites monnaies, après avoir vu leur valeur en terme de pouvoir d’achat s’effondrer, ont successivement disparu.

Changement radical du Système monétaire international.

L’euro lui-même, actuellement seconde monnaie internationale par son volume d’échanges, pourrait rapidement disparaitre en raison de son inadaptation structurelle à la zone monétaire évidemment non optimale dans laquelle il est émis. Quant au statut de monnaie de réserve mondiale du dollar US, son avenir n’est pas plus assuré compte tenu du colossal endettement des USA devenu non remboursable et des pressions de leurs créditeurs (les BRIC) pour un changement radical du Système monétaire international.

Selon les meilleurs spécialistes, les gisements exploitables d’or, d’argent-métal, de platine et de palladium seront respectivement épuisés en 2025, 2021, 2064 et 2023.

Ce qui explique que l’or, et aussi l’argent-métal, aient vu leurs prix s’apprécier depuis l’instauration de la monnaie de papier, à des degrés divers mais quelle que soit la devise dans laquelle on les exprime. Longtemps, ces deux métaux montaient en proportion de la baisse du dollar US mais, depuis cette année, ils montent alors que le dollar US a été initialement en forte reprise en particulier par rapport à l’euro. Ce qui signifie que les prix des deux principaux métaux précieux ne sont plus inversement corrélés avec le dollar US et que la perte de confiance dans toutes les monnaies fiduciaires de papier s’accélère. Quant aux autres métaux précieux à usage principalement de bijouterie ou industriel, platine et palladium, leurs prix sont montés par suite de l’augmentation de leur demande causée par la forte croissance économique des pays émergents (entrainant ainsi un enrichissement de leurs habitants qu’ils investissent généralement dans les métaux précieux) comme de la réduction de leur offre par les sociétés minières (dont les capacités de production diminuent en permanence). Selon les meilleurs spécialistes, les gisements exploitables d’or, d’argent-métal, de platine et de palladium seront respectivement épuisés en 2025, 2021, 2064 et 2023. Leur pénurie assez rapprochée est donc certaine d’autant que personne n’a encore découvert ni ne découvrira la « pierre philosophale », qui permettrait la transmutation sur grande échelle de vils produits en métaux précieux…

Acheter des métaux précieux, actifs de plus en plus rares, constitue donc le meilleur investissement pour tirer parti de la croissance des pays émergents, mais aussi la meilleure assurance contre la perte de pouvoir d’achat des monnaies actuelles et contre l’inflation.

Source : M. Pierre Leconte, gérant de fortune à Genève spécialisé depuis près de trente ans dans les opérations sur les métaux précieux, par ailleurs président du Forum monétaire de Genève et auteur de plusieurs livres d’économie ayant prévu la hausse de ces métaux depuis 2002